Intérieur de la cathédrale Saint Front
Principaux éléments de la cathédrale Saint-Front
Les 5 coupoles
Elles étaient autrefois de dimensions légèrement différentes. Elles ont été refaites par Abadie sur un modèle unique. Les piles de support ont une section de 6 m de côté mais la masse est atténuée par deux passages perpendiculaires. La courbure des pendentifs permet de passer facilement du plan carré de la base au cercle supérieur.
– La coupole Nord. De chaque côté de l’entrée, dans l’évidement des piles, on trouve à l’Est les fonds baptismaux et à l’Ouest une plaque commémorative et un monument aux morts. L’absidiole (récemment restaurée), qui abrite l’autel de la Vierge a été recréée par Abadie à la place d’une chapelle extérieure qui avait remplacé en 1524 l’absidiole romane d’origine.
– La coupole Est. Avant 1968 c’était la coupole du chœur, ce qui explique la légère surélévation. La restauration a détruit la chapelle St-Antoine (XIVème s.), accolée à la cathédrale pour la remplacer par une abside dont les vitraux sont aujourd’hui cachés par le grand retable (détail ci-dessous). Les stalles, de part et d’autre du chœur, proviennent de l’abbaye royale de Ligueux. Sur les murs sud et nord on distingue des restes de fresques du XVIème s provenant d’un dispensaire voisin.
– La coupole Sud. L’absidiole est en partie constituée des anciens murs et, à gauche une niche contient encore une peinture murale du XVIème s. L’autel qui s’y trouve a longtemps été le maître autel (avant le déplacement de 1968), provenant de la chartreuse de Vauclaire, détruite à la révolution.
– La coupole Ouest. C’est là que se trouve le grand-orgue (voir page spéciale… ) sous lequel s’ouvre l’accès à la « vielle église ». C’est sans doute là que se situait le chœur commun aux deux églises (XIème et XIIème siècles). De chaque côté se trouve deux « confessions » (chapelles destinées à recevoir des reliques). Toutes deux sont restées en l’état. Seule celle du nord (elle daterait du VIIème s.) a perdu une travée et son étage (ajouté au XIIème s.) lors de l’élargissement de la rue Denfert-Rochereau. C’est maintenant une chapelle dédiée à St-Jacques. Celle du sud remonte au IXème s. On y trouve des restes de fresques, deux primitifs sur bois du XVème s. et une copie de la cène de Léonard de Vinci.
– La coupole centrale. Depuis 1968, c’est le chœur de la cathédrale. Le sol a donc été surélevé à cette époque. L’autel de pierre est l’œuvre de Yves-Marie Froideveaux.
Les mobiliers
L’incendie, les guerres de religion et la révolution ayant plusieurs fois dévasté l’église, il n’y a plus de mobilier ancien. On y trouve toutefois plusieurs objets intéressants.
– Le retable : datant du XVIIème s. il provient de la chapelle du couvent des Jésuites à Périgueux. Il est consacré au thème de l’assomption de la Vierge Marie. En bas, les apôtres retrouvent vide le tombeau de la Vierge, au centre Marie monte au ciel et en haut, Dieu le Fils tient la couronne qu’il va poser sur la tête de sa mère. A gauche, l’archange Gabriel salut Marie que l’on retrouve sur la droite (l’annonciation).
– Les stalles : De même époque, elles proviennent de l’abbaye royale de Ligueux (Dordogne). Certaines sont surmontées d’un cadre sculpté contenant un panneau peint où figurent la nativité, la crucifixion, des apôtres et des saints. A noter aussi les miséricordes sculptées.
– La chaire : autrefois dans la travée centrale, elle provient aussi de la chapelle des Jésuites. Supportée par un Sanson accroupi, le tour de la cuve représente trois des quatre évangélistes dans des médaillons.
– Les lustres : suspendu à la coupole, le plus grand des 5 lustres est une représentation de la Jérusalem céleste. Ces lustres, dessinés par Abadie, ont servi à Notre-Dame de Paris pour le sacre de Napoléon III. Ils reprennent le modèle des ‘couronnes de lumière”
– L’autel de l’absidiole Sud : Autel du Sacré Cœur. Il est en marbre de Carrare et polychromes des Pyrénées et date du XVIIIème s. Il provient de la chartreuse de Vauclaire (près de Montpon, en Dordogne). Il était maitre autel avant la réalisation de l’autel central en 1968.
La vieille église
On appelle ainsi la partie ancienne, contiguë à la coupole Ouest. En fait elle se compose d’une construction mérovingienne et d’une seconde, carolingienne.
On y pénètre depuis la place de la Clautre, par un portail du XIIème s. percé dans la façade primitive. Au dessus de l’arc brisé on distingue encore l’ancien portail qui s’ouvrait sous un arc en plein cintre. La partie mérovingienne, constituée d’une nef unique à simple charpente, est maintenant à ciel ouvert. Le mur nord conserve des fragments de l’édifice du VIème s. Les quatre tours situées à chaque angle sont des piliers destinés à supporter une coupole qui n’a jamais été construite. La partie carolingienne se situait sous le clocher construit au XIIème s. après l’incendie de 1120. Pour supporter ce clocher, il a fallu renforcer la base en « noyant » dans les piliers ceux de l’ancienne église. L’autel de cette vielle église se situait sans doute sous la coupole occidentale actuelle, sur la crypte de St-Front aujourd’hui disparue et entre les deux confessions dont la conservation a imposé la largeur de la nef.
Les confessions
Une confession est une chapelle destinée à recevoir le corps ou les reliques d’un Saint mais on ne sait pas avec certitude si celles de la cathédrale ont eu cet usage à un moment quelconque.
La confession Nord daterait du VIIème siècle. Elle comportait deux nefs parallèles voutées et, au XIIème siècle un étage avait été ajouté. La restauration du XIXème siècle l’a amputée d’une nef et de l’étage. Au XXème siècle elle a été réaménagée et consacrée à St-Jacques pour les pèlerins de St-Jacques de Compostelle.
La confession Sud remonte au IXème siècle et a à peu près conservé son état initial, hormis le sol, qui a été remonté de plus d’un mètre. On y trouve des traces de peintures murales, récemment restaurées.